Eon confirme son projet "biomasse" à Gardanne mais lâche Hornaing

Eon confirme son projet "biomasse" à Gardanne mais lâche Hornaing

La lourde restructuration prévue par Eon en France sur ses centrales à charbon épargne (relativement) la Provence au contraire des autres régions.

L’annonce, toujours sous conditions, n’apaisera pas totalement les inquiétudes, mais elle est un signe positif pour les salariés de la centrale thermique Snet du groupe Eon, à Gardanne (Bouches-du-Rhône) qui craignaient, ces dernières semaines, un abandon du projet. La direction française du numéro un allemand de l’énergie a confirmé ce 28 septembre sa volonté de convertir l’unité Provence 4 qui produit de l’électricité à partir du charbon en une unité fonctionnant à partir de la biomasse.

L’équipement d’une capacité installée de 150 MW nécessitera un investissement de près de 220 millions d’euros, selon la direction, qui souhaite sa réalisation avant fin 2015 où il voisinera avec une tranche au charbon de 600 MW. Il pourra subvenir à la consommation électrique de 440 000 ménages et évitera le rejet de 600 000 tonnes de CO2 en Provence-Alpes-Côte d’Azur tout en sécurisant l’approvisionnement électrique de la région. « Les travaux pourront débuter dès lors qu’Eon aura obtenu les dernières autorisations administratives nécessaires et finalisé la mise en place d’une organisation locale compatible avec les exigences techniques et contractuelles du projet.« 

La constitution de toute une filière « amont » bois-énergie est en effet indispensable à l’aboutissement d’un tel projet. Le député des Bouches-du-Rhône d’Europe Ecologie-Les Verts et co-rapporteur d’une mission sur la biomasse, François-Michel Lambert, réclamait mi-septembre qu’Eon s’engage clairement sur un approvisionnement local qui permettrait « de passer de 50 % à 100 % de bois-énergie de provenance locale en dix ans« .

Touché par une grève hier, suite à un appel national de l’intersyndicale CGT-FO-CFTC-CFE/CGC), le site devra supporter cependant une centaine de suppressions de postes, selon la CGT, dans le cadre de la réorganisation programmée de l’ensemble des activités industrielles de production d’électricité à partir de charbon. Un comité central d’entreprise se réunira le 11 octobre pour en étudier les modalités. Un plan de départs volontaires porterait sur 215 postes en France.

D’autres sites ont moins de raisons d’espérer que Gardanne, à commencer par celui d’Hornaing, dans le Nord. Eon a annoncé en effet l’arrêt de la production de la tranche Hornaing 3 au 31 mars 2013, mais aussi l’abandon de son projet de cycle combiné gaz (CCGT) sur cette unité, sans détailler les motivations de ce choix. Autres arrêts annoncés : la production de la tranche Lucy 3, à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), au 31 mars 2014, et des tranches Emile Huchet 4 et 5, à Saint-Avold en Moselle, à l’horizon 2015. Cette dernière ne comptera alors plus qu’une tranche au charbon de 600 MW et deux tranches combinés gaz de 414 MW chacune.

Si Eon affirme, à travers ce plan, « donner une réalité concrète à la transition énergétique« , l’intersyndicale s’insurge contre « la suppression de 535 emplois industriels » qu’elle qualifie de « massacre » à un moment où la France a franchi la barre des trois millions de demandeurs d’emploi.

Source : L’Usine Nouvelle.com
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